Rutshuru dans le Nord-Kivu, partie Est de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, est, depuis plusieurs semaines, le théùtre d'une escalade de violences contre des civils perpĂ©trĂ©es par le M23 soutenu par le Rwanda. Les combats entre les forces loyalistes et les rebelles ont contraint des dizaines de milliers de personnes Ă  dĂ©serter leurs villages pour cash. Alors que la fin de la Seconde Guerre mondiale approchait, la production de masse de la pĂ©nicilline, antibiotique fraĂźchement dĂ©veloppĂ©, a permis de sauver de nombreux soldats en Ă©liminant les bactĂ©ries qui infectaient leurs blessures. Depuis lors, de nombreux autres antibiotiques ont permis de traiter avec succĂšs une grande variĂ©tĂ© d’infections d’origine bactĂ©rienne. Cependant, si les antibiotiques fonctionnent contre les bactĂ©ries, ils ne sont pas efficaces contre les virus. Pour Ă©liminer ces microorganismes, il faut des antiviraux. Depuis que la pandĂ©mie de Covid-19 s’est installĂ©e, chercheurs et entreprises pharmaceutiques s’efforcent de trouver un antiviral qui fonctionne pour lutter contre le coronavirus SARS-CoV-2 Ă  l’origine de la maladie. Pourquoi avons-nous si peu d’antiviraux Ă  notre disposition ? La rĂ©ponse est Ă  chercher du cĂŽtĂ© de la biologie elle rĂ©side dans le fait que les virus utilisent nos propres cellules pour se multiplier. Il est donc difficile les tuer sans tuer du mĂȘme coup nos propres cellules. Les antibiotiques exploitent les diffĂ©rences humain-bactĂ©rie Ce sont les diffĂ©rences entre les cellules bactĂ©riennes et les cellules humaines qui rendent possible l’utilisation des antibiotiques. Les bactĂ©ries sont des formes de vie autonomes, des cellules qui peuvent vivre de maniĂšre indĂ©pendante, sans avoir besoin d’un organisme hĂŽte. Si elles sont, par certains cĂŽtĂ©s, similaires Ă  nos cellules, elles en diffĂšrent Ă©galement par de nombreuses caractĂ©ristiques. Contrairement aux cellules humaines, les bactĂ©ries possĂšdent par exemple une paroi cellulaire rigide constituĂ©e d’un composĂ© appelĂ© peptidoglycane. Les cellules humaines en sont dĂ©pourvues, et c’est cette diffĂ©rence qui permet d’utiliser la pĂ©nicilline contre les bactĂ©ries cet antibiotique interfĂšre en effet avec la construction de la paroi cellulaire bactĂ©rienne. Les antibiotiques qui, comme la pĂ©nicilline, empĂȘchent les bactĂ©ries de fabriquer du peptidoglycane peuvent inhiber donc inhiber la multiplication des bactĂ©ries sans nuire aux cellules des ĂȘtres humains qui consomment ces mĂ©dicaments. On parle de toxicitĂ© sĂ©lective. Les virus piratent nos cellules pour se rĂ©pliquer Contrairement aux bactĂ©ries, les virus ne peuvent pas se rĂ©pliquer de maniĂšre indĂ©pendante ils ont besoin pour cela d’une cellule hĂŽte. Il existe de ce fait un dĂ©bat, qui n’est toujours pas tranchĂ©, autour de la question de l’appartenance des virus au monde vivant. Pour se rĂ©pliquer, les virus pĂ©nĂštrent dans une cellule et en dĂ©tournent la machinerie. Une fois Ă  l’intĂ©rieur, certains virus restent dormants, d’autres se rĂ©pliquent lentement et s’échappent progressivement des cellules, sur une longue pĂ©riode, d’autres enfin font rapidement tellement de copies d’eux-mĂȘmes que la cellule hĂŽte Ă©clate et meurt. Les particules virales nouvellement rĂ©pliquĂ©es se dispersent alors, et infectent de nouvelles cellules hĂŽtes. Tout traitement antiviral qui intervient Ă  une Ă©tape ou une autre du cycle de vie » du virus peut s’avĂ©rer efficace. Le problĂšme est que si un tel mĂ©dicament cible un processus de rĂ©plication qui est Ă©galement important pour la cellule hĂŽte, il est probable qu’il soit Ă©galement toxique pour les cellules humaines. Pour schĂ©matiser il est facile de tuer des virus, mais il est beaucoup plus difficile de parvenir dans le mĂȘme temps Ă  maintenir les cellules du patient en vie
 Les antiviraux efficaces ciblent et perturbent un processus ou une structure propre au virus, empĂȘchant ainsi la rĂ©plication virale tout en minimisant les dommages pour le patient. Mais plus le virus est dĂ©pendant de la cellule hĂŽte, moins ces cibles spĂ©cifiques sont nombreuses. Et malheureusement, la plupart des virus ne prĂ©sentent que trĂšs peu de cibles pouvant ĂȘtre ciblĂ©es diffĂ©rentiellement. Le Remdesivir est l’un des antiviraux dont les chercheurs ont Ă©valuĂ© l’efficacitĂ© contre le SARS-CoV-2, avec des rĂ©sultats mitigĂ©s. Ulrich Perrey/Pool/Reuters Une autre difficultĂ© est que les divers virus existants varient beaucoup plus les uns par rapport aux autres que les diverses espĂšces de bactĂ©ries entre elles. Ces derniĂšres ont toutes des gĂ©nomes constituĂ©s d’ADN double brin et se rĂ©pliquent indĂ©pendamment en grossissant puis en se divisant en deux, comme les cellules humaines. Les virus prĂ©sentent quant Ă  eux une extrĂȘme diversitĂ© certains ont des gĂ©nomes faits d’ADN tandis que d’autres ont des gĂ©nomes constituĂ©s d’ARN ; chez certains le matĂ©riel gĂ©nĂ©tique est constituĂ© par des acides nuclĂ©iques l’autre nom de l’ADN et de l’ARN dont la structure est simple brin, tandis que chez d’autres ces acides nuclĂ©iques sont double brin. Il est donc pratiquement impossible de crĂ©er un mĂ©dicament antiviral Ă  large spectre qui serait efficace contre diffĂ©rents types de virus. Quelques success stories » d’antiviraux Il existe cependant des diffĂ©rences dont l’exploitation a permis d’engranger quelques succĂšs. La grippe A en est un exemple. Le virus responsable de cette forme de grippe est capable de leurrer les cellules humaines pour pĂ©nĂ©trer Ă  l’intĂ©rieur. Une fois entrĂ© dans nos cellules, le virus doit se dĂ©shabiller », c’est-Ă -dire enlever sa couche extĂ©rieure pour libĂ©rer son ARN, qui sera ensuite transportĂ© vers le noyau de la cellule, oĂč commencera la rĂ©plication virale, autrement dit la multiplication du virus. Une protĂ©ine virale appelĂ©e protĂ©ine M2 matrix-2 protein » en anglais est l’élĂ©ment clĂ© de ce processus elle joue un rĂŽle facilitateur dans la cascade d’évĂ©nements qui aboutit Ă  la libĂ©ration de l’ARN viral. Les chercheurs ont supposĂ© que si un mĂ©dicament Ă©tait capable de bloquer la protĂ©ine M2, l’ARN viral ne serait plus capable de quitter la particule virale pour atteindre le noyau de la cellule. Logiquement, l’infection s’arrĂȘterait. Cette approche s’est avĂ©rĂ©e fructueuse l’amantadine et la rimantadine ont Ă©tĂ© les premiers antiviraux ciblant la protĂ©ine matrix-2 Ă  remporter de succĂšs contre ce virus. Le Tamiflu est un mĂ©dicament antiviral qui ralentit la propagation de la grippe chez l’ĂȘtre humain. Pour l’instant, nous ne disposons d’aucun efficace pour traiter les patients atteints de Covid-19. Narong Sangnak/EPA Le Zanamivir Relenza et l’oseltamivir Tamiflu, des mĂ©dicaments plus rĂ©cents, ont Ă©galement permis de traiter des patients infectĂ©s par les virus de la grippe A ou de la grippe B. Ils agissent en bloquant une enzyme virale clĂ©, empĂȘchant la libĂ©ration du virus par la cellule et ralentissant la propagation de l’infection dans le corps, ce qui minimise les dommages causĂ©s par l’infection. Identifier ce qui fait la spĂ©cificitĂ© du SARS-CoV-2 La mise au point d’un vaccin contre le coronavirus SARS-CoV-2 pourrait s’avĂ©rer compliquĂ©e. Il est donc important de tenter en parallĂšle de trouver des antiviraux qui permettent de traiter efficacement les patients atteints de Covid-19. Pour y parvenir, connaĂźtre les subtilitĂ©s de la biologie du SARS-CoV-2 est important, en particulier concernant ses interactions avec les cellules humaines. Si les chercheurs parviennent Ă  identifier des Ă©lĂ©ments spĂ©cifiques Ă  sa survie et sa rĂ©plication, ils pourront les exploiter comme autant de points faibles pour mettre au point un traitement antiviral qui aura toutes les chances d’ĂȘtre efficace. Cette publication a reçu le soutien du Judith Neilson Institute for Journalism and Ideas. Join redditCreate an account to follow your favorite communities and start taking part in an account About CommunityBienvenue dans cet espace de discussion ouvert à tous mais, dans un climat de respect, tolérance et bienveillance. Apportez votre humour, il sera trÚs apprécié ..... NOTA les appellations Yahoo Questions/Réponses et Yahoo QR ne nous appartiennent pas, elles appartiennent au groupe Verizon Media. Nous ne réalisons pas de profit grùce à ces appellations.

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